Libération ou Libération-Sud est un mouvement de Résistance de la période 1940-1944 créé dans la zone libre (zone sud). C'est l'un des huit mouvements de résistance qui constituent le Conseil national de la Résistance (CNR). Le journal du mouvement portait le même nom : Libération. Dans un café à Clermont-Ferrand, vers octobre-, Emmanuel d'Astier de La Vigerie avec un petit groupe de personnes fonde ce qui va s'appeler d'abord , puis de zone sud (ou Libération-Sud), un des trois mouvements de la Résistance non communiste de zone sud. Jean Cavaillès, le philosophe, Georges Zérapha, fondateur de la LICRA, qui s'était fortement engagé dans les années 1930 contre les antisémites et Lucie Bernard, qui ne s’appelle pas encore Lucie Aubrac, ces quatre personnages vont penser une action de résistance, et c'est le début de l'engagement militant. Autour de ce noyau, auquel se joint rapidement Jean Rochon, journaliste à La Montagne, viennent s'agréger d'autres hommes et d'autre femmes provenant de milieux divers, marqués notamment par un engagement antérieur dans la construction du Front populaire ou dans le mouvement syndical. Les contacts d'Emmanuel d'Astier avec le socialiste Daniel Mayer et avec Léon Jouhaux sont à l'origine du recrutement initial. Un des traits particuliers de Libération est le rassemblement dans un même mouvement de résistance de militants issus de la CGT tels Julien Forgues (à Toulouse), Marius Vivier-Merle (à Lyon), Maurice Kriegel-Valrimont, Alfred Malleret-Joinville, de la CFTC comme Yvon Morandat, des intellectuels, des militants de gauche sans appartenance partisane, Raymond Aubrac, Pascal Copeau, Serge Ravanel, ou des membres d'un des deux grands partis du Front populaire, la SFIO, comme Pierre Viénot ou André Philip. À partir de 1942, de nombreux communistes entrent dans le mouvement Libération, tels Pierre Hervé, Victor Leduc, Jean-Pierre Vernant, au point de faire suspecter un de celui-ci par le PCF, ce que démentent les historiens. Le nom aurait été tiré au sort et donné au mouvement à ses débuts par Emmanuel d'Astier et Albert Kohan.