La dette technique est un concept du développement logiciel inventé par Ward Cunningham en 1992. Le terme vient d'une métaphore, inspirée du concept existant de dette dans le domaine des finances et des entreprises, appliquée au domaine du développement logiciel. Elle désigne la difficulté à faire évoluer et à corriger un code source qui a été mal conçu initialement. Le terme est utilisé en mars 1925 dans le domaine littéraire pour décrire l'influence des romanciers français sur la technique des biographes et essayistes anglais. Dans le contexte de l'Informatique, Cunningham trace pour la première fois en 1992 un parallèle entre dette économique et dette technique : Un projet de développement logiciel inclut souvent une conception logicielle, formalisée ou non. L'écriture du code source, selon la conception définie, assure la cohérence du projet et facilite sa maintenance : maintenance corrective : corriger les bugs informatiques ; maintenance évolutive : ajouter de nouvelles fonctionnalités au logiciel. La dette technique peut être accrue lors d'un codage non optimal. Une conception logicielle négligée induit des coûts futurs, les intérêts, à rembourser sous forme de temps de développement supplémentaire, et des bugs de plus en plus fréquents. La dette technique doit être remboursée rapidement pour éviter l'accumulation de ces intérêts, d'où l'analogie avec le concept de dette financière. Des projets dépendant d'éléments externes (bibliothèques, API, modèles, architectures, etc.) génèrent également une dette technique, car les éléments externes évoluent en parallèle, ce qui provoque l'obsolescence de certaines parties du code, donc la nécessité de créer des mises à jour. La dette technique est inévitable dans le développement logiciel et perdure tout au long de la vie du produit. Elle peut cependant être contrôlée, notamment avec l'extreme programming, une méthode axée sur la productivité et la réduction des coûts en informatique et en génie logiciel. Junade Ali écrit à propos du développement PHP en 2014 : Une dette technique peut être intentionnelle ou non.
Laurent Villard, Stephan Brunner, Emmanuel Lanti, Noé Thomas Elie Ohana, Claudio Gheller, Aaron Lewis Scheinberg