thumb|Premiers drapeaux de la monarchie maorie, 1862 La monarchie maorie, ou Kīngitanga, est la monarchie reconnue par une partie des Maori de Nouvelle-Zélande, notamment dans l'île du Nord. Elle fut fondée en 1858, dans le cadre d'une tentative d'unification nationale maori face à l'expropriation grandissante des terres maori par les autorités coloniales britanniques. Il ne s'agit donc pas d'une monarchie « traditionnelle », mais d'une réaction à la situation coloniale. Le premier roi maori fut Potatau Te Wherowhero, de l’iwi Ngati Mahuta ; le roi actuel est, depuis 2006, Tūheitia. L'année 1858 eut une certaine importance symbolique puisqu'on estime que, pour la première fois, le nombre d'Européens en Nouvelle-Zélande dépassa le nombre de Maoris. Dans le même temps, de nombreux iwi (groupes tribaux) tentaient de freiner l'expansion territoriale des Pakeha, avides de terres maories. Dans le Taranaki et le Waikato, des iwi s'accordèrent pour délimiter un territoire au sein duquel il ne serait permis de vendre aucune terre aux Pakeha. En 1852, Tamihana Te Rauparaha, fils du puissant chef guerrier Te Rauparaha (1760-1849), rencontra la reine britannique Victoria en Angleterre. De retour en Nouvelle-Zélande, il décida de tenter d'établir une monarchie autochtone inspirée du modèle britannique. Il s'agirait de construire un mouvement pan-tribal, national, doté d'une autonomie propre, suffisamment puissant pour résister aux pressions pakeha. Il ne s'agissait pas de nier la souveraineté britannique sur la Nouvelle-Zélande, mais d'affirmer qu'elle ne s'étendait pas aux Maori, que Victoria était uniquement la reine des Pakeha. Dans cette conception, les deux monarchies, pakeha et maori, devaient coexister, chacune s'appliquant à un peuple. Plusieurs chefs de l'Île du Nord se virent offrir le titre de roi, mais refusèrent, déclarant le plus souvent que ce titre n'avait aucun sens, et que leur autorité ne s'étendait pas au-delà de leur iwi. Finalement, après avoir lui aussi refusé à plusieurs reprises, Potatau Te Wherowhero accepta de devenir le premier « roi maori ».