Le colonialisme interne se réfère à une inégalité politique et économique structurelle entre les régions d'un État-Nation. Ce terme est utilisé pour décrire la séparation distincte entre le centre dominant et sa périphérie (Howe, 2002). Il est dérivé du colonialisme qui est « la soumission par la force physique et psychologique d'une culture par une autre... par la conquête militaire du territoire » (McMichael, 2012, ). L'expression colonialisme interne a été créé pour décrire les limites floues entre des sites géographiquement proches mais qui sont clairement différents en termes de culture (Howe, 2002, ). D'autres facteurs séparent le centre de la périphérie tels que la langue, la religion, l'apparence physique, les types et les niveaux de technologie, et le comportement sexuel (Howe, 2002, .). Le colonialisme interne permet de décrire les effets de développement économique inégaux sur une base régionale, et de décrire l'exploitation des groupes minoritaires au sein d'une société au sens large. Celle-ci est jugée comme similaire au colonialisme dans les relations entre la métropole et la colonie. Pour le sociologue bolivien Félix Patzi, le colonialisme interne est un processus social en vertu duquel sont affectées les ressources, les opportunités de vie et la citoyenneté réelle par des critères d'inclusion ou d'exclusion semblables à ceux d'une colonie et, par conséquent, raciales et ethniques. La notion de « colonialisme interne » a été développé notamment par le mexicain Pablo González Casanova. Ce terme fut utilisé par l'historien occitaniste Robert Lafont pour se référer à la situation économique et politique de l'Occitanie au cours du . Popularisé dans son livre Sur la France (1968), il en devint le thème de son livre Décoloniser en France (1971). Le colonialisme interne présente les caractéristiques suivantes : Dépossession industrielle, blocage d’un développement économique qui aurait concurrencé l’économie coloniale, destruction du capitalisme régional et prolétarisation des régions.