L'interprétation du patrimoine est une forme particulière de médiation dont le champ d'application est lié aux notions de patrimoine naturel et de patrimoine culturel. Il s'agit d'une doctrine anglo-saxonne liée initialement à la visite des parcs nationaux américains, encadrée par des guides spécialisés, afin de faire comprendre un patrimoine naturel ou historique. Ses principes ont été formalisés par le journaliste Freeman Tilden, en 1957, dans un ouvrage devenu une référence : « Interpreting our Heritage ». L'interprétation postule que la seule contemplation ou l'information scientifique ne peut conduire à la compréhension d'un lieu et à la satisfaction des attentes de ses visiteurs. Il faut un guide, un traducteur, un interprète, pour révéler le sens caché de ce qui est immédiatement visible. L'interprétation vise alors à impliquer le visiteur par l'expérience et l'émotion pour que ce dernier comprenne, apprécie et, in fine, protège ce qui est interprété. Freeman Tilden (1957) : La Charte d'Ename (2007) du Comité scientifique de l'ICOMOS sur l’interprétation et la présentation : L’Office québécois de la langue française : Dans « Interpreting our Heritage », Tilden identifie six grands principes d’interprétation : Toute interprétation qui ne s'appuie pas sur un trait de personnalité ou sur l'expérience du visiteur est inutile. L'information, en tant que telle, n'est pas de l'interprétation. L'interprétation est une révélation basée sur des informations. Que le patrimoine soit scientifique, historique ou architecturale, son interprétation est un art qui en combine de nombreux autres. Le but principal de l'interprétation n'est pas d'instruire mais de provoquer et éveiller la curiosité. L'interprétation vise à présenter un ensemble plutôt qu'une partie, et s'adresse à l'être humain dans sa globalité plutôt qu'à un seul de ses sens ou une seule de ses caractéristiques. L'interprétation destinée aux enfants ne doit pas être une dilution de celle destinée aux adultes.
Sarah Irene Brutton Kenderdine, Jeffrey Shaw