Progymnasmata (en grec προγυμνάσματα, au singulier προγύμνασμα) est un mot qui signifie « exercices préparatoires ». Le mot simple γυμνάσματα désignait au sens propre les exercices physiques des gymnastes, mais les deux mots ont été utilisés aussi dans le domaine de la rhétorique : les « γυμνάσματα » étaient les « déclamations », c'est-à-dire les discours à sujet fictif que l'on composait et prononçait à titre d'exercices, et les προγυμνάσματα en étaient la forme scolaire, exercices d'abord rudimentaires, puis de plus en plus élaborés, que les grammatikoi et les rhêtores donnaient à leurs élèves. Ce fut entre l'Antiquité et la Renaissance un élément très important de l'enseignement de tradition gréco-latine fondé sur la rhétorique. Les progymnasmata étaient classiquement organisés en quatorze formes de discours plus ou moins difficiles à maîtriser, qui étaient donc introduites successivement dans le parcours scolaire, et leur liste ordonnée représente la progression typique dans l'enseignement élémentaire de la rhétorique : la fable (μῦθος) : le modèle classique proposé aux jeunes élèves était les Fables d'Ésope, qu'il s'agissait d'amplifier (par exemple en introduisant du dialogue) ou d'imiter ; le récit (διήγημα) : il s'agissait de raconter dans les règles une histoire en général empruntée à la tradition littéraire, en n'omettant aucun des éléments d'une narration claire et précise, ou en s'imposant des contraintes comme la rupture avec l'ordre chronologique, etc. ; l'anecdote (χρεία) : c'est la présentation et la mise en forme développée d'un propos ou d'une action remarquable que la tradition attribuait à un personnage ; la maxime (γνώμη) : c'est une forme proche de la précédente, mais on part d'une maxime (sentence, proverbe) remarquable qui n'est pas spécialement attribuée à un personnage précis ; la réfutation (ἀνασκευή) : il s'agissait en général de s'en prendre à une histoire traditionnelle en développant toutes les raisons de ne pas y croire (développement argumentatif correspondant à une partie typique de discours judiciaire) ; la confirmation (κατασκευή) : c'est l'opposé de l'exercice précédent, développer toutes les raisons qui peuvent faire croire en la véracité d'un récit traditionnel ; le lieu commun (κοινὸς τόπος) : il s'agissait d'un développement moral sur une vertu ou un vice, le plus souvent un vice (le vol, le mensonge, l'adultère, etc.