La bataille de Luçon est une bataille de la Seconde Guerre mondiale qui opposa en 1945 les Alliés à l'empire du Japon dans le cadre de la libération des Philippines, occupées depuis la mi-1942. Occupées par les Japonais depuis l'invasion commencée à la fin 1941, les Philippines représentaient un point stratégique dans le contrôle de la zone pacifique. En octobre 1944, avec la bataille de Leyte et sa gigantesque opération de débarquement, les Alliés, sous le commandement du général Douglas MacArthur, avaient entamé la reconquête du pays. Après avoir débarqué à Mindoro, les troupes américaines entamèrent la prise de l'île de Luçon, siège de Manille, capitale du pays. La prise de Mindoro permit d'y établir une base d'opérations, comportant notamment les bases aériennes nécessaires au soutien de l'aviation alliée. Le plan de MacArthur impliquait de réaliser un débarquement dans le golfe de Lingayen, au nord de Luçon, afin d'atteindre les routes menant à Manille, au centre de l'île. Une vaste opération de diversion fut mise au point pour faire croire aux Japonais que l'attaque viendrait du Sud de Luçon. Le Sud de l'île fit l'objet de nombreuses opérations de bombardement de la part de l'aviation américaine, tandis que des dragueurs de mines passaient dans les baies et que la résistance philippine conduisait des opérations de sabotage. Concentré sur l'activité des Alliés et de la résistance au sud de l'île, le commandement japonais fut pris par surprise par le débarquement au nord. Le , l'opération S-Day, nom de code du débarquement à Luçon, fut mise en œuvre. Plus de 70 navires de guerre américains pénétrèrent à sept heures du matin le golfe de Lindayen, les débarquements de troupes commençant une heure plus tard. La marine américaine subit des attaques de kamikazes, qui coulèrent plusieurs navires. L'aviation de la troisième flotte américaine réalisa de son côté des opérations de bombardements sur les cibles japonaises, connues sous le nom de raid en mer de Chine méridionale.