vignette|Oasis de Siwa (Égypte, désert libyque) au Sahara Une oasis (du grec ancien / óasis) désigne une zone de végétation isolée dans un désert aménagée par les humains pour l'agriculture, tirant profit d'une source d'eau (résurgence d'eaux profondes, nappe phréatique, rivière venant se perdre dans le désert, etc.). Le mot « oasis » est passé dans le langage commun pour désigner un espace réduit au milieu du désert rendu fertile par la présence d’eau. Or, dans sa définition anthropologique et archéologique, une oasis est un terroir créé par la main de l’homme et entretenu par l’introduction d’un système de gestion technique et sociale de la ressource en eau, de matériel biologique et de travail. Cet espace cultivé, mis en culture grâce à l'irrigation (avec par exemple des seguias ou les foggaras en Algérie) est donc parfaitement artificiel, et sa création et son maintien impliquent une présence humaine et un apport continu de travail; une oasis peut donc être définie comme l’association d’une agglomération humaine et d’une zone cultivée (souvent une palmeraie) en milieu désertique ou semi-désertique. Une palmeraie d’oasis est un espace fortement anthropisé et irrigué qui supporte une agriculture classiquement intensive et en polyculture. L’oasis est intégrée à son environnement désertique par une association souvent étroite avec l’élevage transhumant des nomades (très souvent populations pastorales et sédentaires se distinguent nettement). Cependant, l'oasis s’émancipe du désert par une structure sociale et écosystémique toute particulière. Répondant à des contraintes environnementales, c’est une agriculture intégrée qui est menée avec la superposition (dans sa forme typique) de deux ou trois strates créant ce que l'on appelle « l'effet oasis » : la première strate, la plus haute, est formée de palmiers dattiers (le palmier dattier caractérise la plupart des oasis) et maintient la fraîcheur ; une strate intermédiaire comprend des arbres fruitiers (oranger, bananier, grenadier, pommier, etc.
Paola Viganò, Martina Barcelloni Corte
Christof Holliger, Pierre Rossi, Noam Shani