Le Camée des Gonzague est un célèbre camée hellénistique, composé de trois couches de sardoine, datant peut-être du . Il a été une pièce maîtresse de la collection d'antiquités des Gonzague, décrite pour la première fois en 1542 dans l'inventaire d'Isabelle d'Este, comme représentant Auguste et Livie. Il représente en fait Ptolémée II Philadelphe et Arsino' II. Pierre-Paul Rubens, alors au service du duc de Mantoue, admirait au sein de la collection ducale, le camée des Gonzague, qu'il considérait comme le plus beau existant. Au cours de la Guerre de Succession de Mantoue, il a été emporté par les troupes impériales de Vienne et a été conservé dans le trésor du château de Prague durant la Guerre de Trente Ans. À la fin du conflit, les Suédois ont défilé dans Prague et pillé le trésor impérial. Plusieurs années plus tard, le camée refait surface dans la collection de la reine Christine de Suède. Il y a peu de trace de son histoire ultérieure. On suppose que la reine l'a emmené avec elle en Italie, le léguant à son favori, le cardinal Decio Azzolini. Il a été acquis par la suite, avec le reste de la collection d'œuvres d'art de la reine Christine, par Livio Odescalchi, duc de Bracciano et neveu du pape . En 1794, le camée fait partie de la collection de au Vatican. Les Français occupant Rome l'ont ensuite emmené avec eux à Paris où il est entré dans la collection de Napoléon et de l'impératrice Joséphine. Après la défaite de Napoléon, Alexandre de Russie, a effectué une visite au château de Malmaison et offert à Joséphine de Beauharnais toute l'assistance en son pouvoir. En signe de gratitude, elle a présenté et offert le camée au tsar. Le camée est conservé au Musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg depuis 1814 (inv n. GR 12678). À Vienne est conservé un camée hellénistique rival, de moindre qualité, que les Habsbourg décrivent également comme « Camée Gonzague », probablement sur l'hypothèse qu'il n'avait pas été volé par les Suédois en 1648. Il en résulte une grande confusion entre les deux. J. J.