Les orthodoxes vieux-croyants (en старообрядчество), plus souvent vieux-croyants (starovères) ou vieux-ritualistes, forment un ensemble de groupes qui se sont séparés de l'Église orthodoxe russe par leur refus des réformes introduites par le patriarche Nikon en 1666-1667. De nombreux changements dans les rites et les textes mis en œuvre par Nikon visaient à uniformiser les Églises de Russie et de Constantinople. Ces réformes ont finalement causé un schisme dans l'Église orthodoxe russe, connu sous le nom de Raskol (« schisme » en russe). Débat sur les réformes du patriarche Nikon En 1653, le patriarche de Moscou Nikon, ayant constaté que les rites et livres liturgiques russes dévient de la tradition gréco-byzantine, introduit des modifications dans le rituel pour le rapprocher de l'usage byzantin. Ces réformes soulèvent la réprobation des traditionalistes de l'Église orthodoxe russe, menés par l'archiprêtre Avvakoum, qui en contestent l'exactitude et la légitimité. Avvakoum et ses partisans s'opposent violemment à ces changements qu'ils voient comme une corruption de l'Église russe, qu'ils tiennent comme la vraie Église du Christ. Les liturgies des autres Églises sont plus proches de celle de Constantinople, et Avvakoum clame que cette ville est tombée aux mains des Turcs à cause de pratiques et de croyances hérétiques. À la suite de son opposition aux réformes, Avvakoum est souvent emprisonné, avant d'être finalement brûlé avec ses compagnons à , lieu où il a été exilé par le gouvernement, sur ordre du tsar Fédor. Le concile de 1666-1667 entérine les réformes et prononce l'anathème contre les opposants en les déclarant schismatiques. Raskol Le schisme est généralement appelé « raskol » ou « Raskol nikonien » (никонианский раскол) [par les vieux-croyants]. Les vieux-croyants vont être persécutés par l'État et l'Église officielle, avec une sévérité variable, jusqu'à la fin de l'Empire russe. Du fait de la répression, des communautés de vieux-croyants s'installent aux confins de l'Empire ou fuient et s'installent en dehors, notamment dans la république des Deux Nations.