Pierre Clastres, né le à et mort accidentellement le à Gabriac en Lozère, est un ethnologue et anthropologue français. Il est chercheur au C.N.R.S., membre du Laboratoire d’anthropologie sociale et enseignant à l'École pratique des hautes études. C'est un penseur à la plume acérée et au ton parfois polémique, considéré comme libertaire et/ou anarchiste. Clastres effectue des recherches en Amérique du Sud sur les sociétés autochtones de la forêt tropicale, où il séjourne auprès de certaines d'entre elles (notamment les Javae et les Yanomami). Outre la description et l'analyse de l'organisation sociale de ces sociétés (particulièrement les Guayaki et les Chulupi), il s'intéresse aux mythologies des peuples autochtones qu'il étudie (comme celle des Guarani) et il réfléchit sur leur usage du langage. Enfin, sur un plan plus théorique, il critique les présupposés et les impensés de l'ethnologie et de l'anthropologie politique. Ses livres les plus connus, la Chronique des Indiens Guayaki et La Société contre l'État, offrent deux approches différentes de ce terrain sud-américain : le premier, proprement ethnographique, décrit en détail la vie de des Aché ; le second, plus anthropologique, réunit des études théoriques consacrées à la dimension politique des sociétés autochtones en questionnant l'origine de l’État. Revenu du terrain sud-américain, Clastres observe en ethnologue et en anthropologue celui où il est né : la société occidentale. D'une part, il critique certains travers de sa société, comme le rapport au langage, la conception de la guerre et la pratique de l'ethnocide. D'autre part, il avance une thèse sur les (des sociétés indivisées où est institué un pouvoir politique non coercitif) dont le corollaire s'applique aux sociétés occidentales : des sociétés divisées en où est institué un pouvoir politique coercitif exercé par l'. Dans ses travaux, Pierre Clastres distingue qui trace un axe de recherches et qui esquisse un éventail d'actions : Pierre Clastres naît le à Paris.