Geoffroi de Villehardouin (né vers , mort entre et ) est un chroniqueur et chevalier français croisé. Il participe à la prise de Constantinople (1204) pendant la quatrième croisade et à la formation de l’Empire latin d’Orient avec . Maréchal de Champagne puis de Romanie (c'est-à-dire de l'Empire latin), il rédige après les événements une des premières chroniques en ancien français, La Conquête de Constantinople. Il est un fils cadet de Vilain, seigneur de Villehardouin, dans le comté de Champagne et dans l'actuel département de l'Aube. Il naît à une date inconnue, vers 1150. Il s'élève au poste de maréchal de Champagne, à partir de 1185, et entre au conseil de la régente Marie de France. Il accompagne son suzerain à la troisième croisade au cours de laquelle il est capturé en pendant le siège de Saint-Jean-d'Acre, mais il réapparaît en Champagne à partir de 1194. Ses qualités personnelles ainsi que ses fonctions de maréchal l'amènent à participer à beaucoup d'affaires administratives et politiques : il remplit à plusieurs reprises l'office de médiateur et d'arbitre, réglant entre autres, de compagnie avec l'archevêque de Sens, le différend qui oppose en 1198 le comte Thibaud, son seigneur, et le chapitre de la cathédrale de Troyes. En , lorsque le comte de Champagne rend hommage au roi de France, Geoffroi figure parmi les garants. En , il se croise à l'appel de Foulques de Neuilly lors du tournoi d'Écry. En , quelques mois avant la mort de son suzerain, il est chargé par Thibaut III de Champagne de préparer et négocier le transport des croisés vers l'Égypte auprès de la république de Venise. Dans la séance solennelle de l'assemblée du peuple vénitien, c'est lui qui prend la parole pour exposer les intentions des croisés, ainsi qu'il le raconte dans sa chronique. Après avoir proposé le nom de Boniface de Montferrat pour commander l'expédition, il quitte Venise le . Cette croisade, dont l'objectif initial est de délivrer Jérusalem, aboutit à la prise de Constantinople et à la fondation de l'Empire latin d'Orient.