Depuis les débuts de l'artillerie s'est posé le problème de la mobilité des pièces : d'abord pour les acheminer et les mettre en œuvre sur le champ de bataille mais ensuite pour accompagner et appuyer les troupes pendant la bataille elle-même. Par ailleurs, le renforcement de la puissance de feu de l'infanterie, à partir du rendait nécessaire l'apparition d'une artillerie plus mobile, pouvant accompagner la cavalerie, la soutenir ou la renforcer sans lui faire perdre la qualité essentielle que constituait sa mobilité. Au milieu du , la solution trouvée a été la création d'un corps d'artillerie entièrement hippomobile pouvant suivre et appuyer non seulement l'infanterie mais surtout la cavalerie. Après quelques expérimentations au cours des conflits précédents, cette innovation apparaît dans l’armée de Frédéric II de Prusse pendant la guerre de Sept Ans. Les autres armées européennes suivront le mouvement, comme la France trente ans plus tard. Une des réponses à ce besoin de mobilité réside dans la légèreté des pièces et à ce titre, on doit citer les petits canons très légers mis en œuvre par l'armée du roi Gustave II Adolphe de Suède pendant la Guerre de Trente Ans. Surnommées les « canons de cuir bouilli » du fait de leur mode de fabrication, une âme en cuivre encerclée par du fer et recouverte de cuir, ces pièces, d'un calibre de trois ou quatre livres, peuvent être déplacées par un ou deux chevaux, voire à bras d'homme, et utilisent des boulets encartouchés, qui leur confèrent une cadence de tir phénoménale pour l'époque, huit coups par minute, alors qu'un bon mousquetaire ne tire que six fois. Artillerie de campagne Quoique des expérimentations aient été conduites dans plusieurs pays d'Europe au et au début du , il faut attendre le milieu du et la guerre de Sept Ans pour voir apparaître une vraie artillerie à cheval dans laquelle non seulement les canons mais les servants peuvent se mettre en place rapidement puis se repositionner plusieurs fois pendant une bataille et qui, par sa mobilité constituera dès lors un formidable multiplicateur de force pour la cavalerie.