Les Banû Annâz ou Annâzides forment une dynastie kurde dont le territoire se situe sur la frontière actuelle de l'Iran avec l'Irak, sur un territoire qui recouvre à peu de chose près celui de leurs prédécesseurs la dynastie kurde des Hasanwayhides. Selon, l'historien arabe Ibn al-Athir, le nom de
Annâz dériverait de anz (chèvre) et désignerait le propriétaire, le marchant ou l'éleveur de chèvres. Le persan Mostawfî et le kurde Charaf Khan donne le nom de Banû
Ayyâr c'est d'ailleurs la version préférée par les historiens kurdes contemporains. Cette opinion se base sur le fait que le mot arabe ayyar (ajusté, conforme) se retrouverait en kurde et en persan et aurait été utilisé comme surnom par les Kurdes alors que ce n'est pas le cas du mot
anz, d'où le nom d'Ayyarides qu'on donne aussi à cette dynastie.
Abû al-Fath Muhammad est le fondateur de la dynastie et règne à Hulwân à partir de 990. Un conflit politique de vingt ans l'oppose à l'ouest aux arabes Banû Mazyad et aux kurdes Banû Oqayl auxquels il prend Dâqûq pendant un certain temps. Il part aussi en campagne contre Zahman ben Hendi seigneur de Khanaqin dont la famille est détruite en 999. À l'est il est en compétition avec les kurdes Hasanwayhides avec lesquels il a des liens matrimoniaux.
En 1006, l'hasanwayhide Abû an-Najm Badr, avec l'aide de Ali ibn Mazyad chef des Banû Mazyad, constitue une armée de hommes. Abû al-Fath Muhammad est contraint de se réfugier auprès du vizir bouyide à Bagdad. Il conclut un traité avec Abû an-Najm Badr et se déclare de lui-même vassal des Hasanwahides.
Abû al-Fath Muhammad meurt en 1011. Son fils aîné Husâm ad-Dawla Fâris lui succède à Hulwân, le cadet Muhalhil lui succède au nord dans le Sharazor et le dernier Surkhâb au sud à Bandânjîn (Mandalî).
Le règne d'Husâm ad-Dawla Fâris, long de trente six ans, est rempli de conflits internes et externes. Son territoire va subir des grands élargissements, il va atteindre Al-Hilla en Irak, et parfois se réduire à la portion congrue.