Le Brahmajālasutta ( « Sūtra du filet de Brahman » en pāli) est un texte, comme tous les sūtras, attribué à Gautama Bouddha. Il est le premier sutta du Dīgha Nikāya, la collection des sūtras longs, faisant partie du Sutta Pitaka (la « Corbeille des suttas ») du Tipitaka. Le Brahmajālasutta ne doit pas être confondu avec le Brahmājālasūtra, lequel est un sūtra du bouddhisme mahâyâna. Le Brahmajālasutta interroge comment les individus s'égarent dans des opinions irraisonnées. Il analyse ces opinions en en répertoriant 62, qu'elles concernent la finitude ou l'infinitude de l'univers, la causalité, le Soi après la mort... Tant le nihilisme que l'éternalisme sont condamnés. Gautama Bouddha donne ensuite l'image d'un filet : les défenseurs de ces vues sont comme retenus prisonniers, à l'instar de poissons dans le filet d'un pêcheur... Puis, il nomme le sutta : « filet de Brahman », « filet des fausses doctrines », « incomparable victoire après le combat ». Les vues 1 à 4 sont éternalistes, 5 à 8 semi-éternalistes. Les vues 9 à 12 sont une spéculation sur la nature de l'univers. Les vues 13 à 16 sont celles de l'agnosticisme irrationnel. Les vues 17 et 18 nient la causalité. Les vues 19 à 50 affirment que le soi continue à exister après la mort, avec les différences que : la perception continue après la mort (vues 19 à 34), elle disparaît après la mort (vues 35 à 42), après la mort il n'y a ni perception ni non-perception (vues 43 à 50). Les vues 51 à 57 sont nihilistes. Les vues 58 à 62 correspondent à des façons erronées d'atteindre l'Absolu dans cette vie. 1 à 4 : le soi et le monde sont éternels. 5 : il y a un créateur, « permanent, stable, éternel », « père de tout ce qui a été et qui sera », mais ses créatures sont mortelles. 6 et 7 : il y a des dieux (« dévas ») « permanents, stables, éternels » mais les hommes sont mortels. 8 : le corps est « impermanent, instable, non éternel » mais la pensée, ou l'esprit, ou la conscience, est « un soi qui est permanent, stable, éternel ». 9 : « ce monde est fini et contenu dans un cercle ».