Le discours du Sportpalast est une allocution du ministre de la Propagande nazie Joseph Goebbels, prononcée le au palais des sports de Berlin devant membres du parti nazi, appelant à la guerre totale à un moment où le cours de la Seconde Guerre mondiale basculait en défaveur des forces de l’Axe. Considéré comme le sommet de la rhétorique de Goebbels, ce discours constitue la première affirmation publique des sérieux dangers auxquels était confrontée l’Allemagne. Goebbels y exhorta le peuple allemand à poursuivre la lutte, même si la guerre s’annonçait longue et difficile, la survie de l’Allemagne et de la civilisation occidentale étant menacée. Ce discours est particulièrement connu en raison de sa dernière partie, au cours de laquelle, l'orateur pose dix questions au public qui suscitent des applaudissements hystériques. Sur le plan militaire, fin 1942 et début 1943, le vent commence à tourner en faveur des Alliés sur tous les fronts. En Afrique du Nord, depuis la défaite d'El Alamein et le débarquement allié au Maroc et en Algérie, début , l'Afrika Korps se trouve dans une position intenable. Sur le front de l'Est, la reddition des troupes allemandes à Stalingrad, dont, pour Hitler, « l'enjeu symbolique l'emportait de très loin [...] sur toutes les considérations pratiques », constitue une défaite majeure. Au sein des dirigeants nazis et pour la population du Reich, la capitulation de Friedrich Paulus à Stalingrad constitue une défaite d'une telle ampleur qu'elle ne peut être minimisée par des raisonnements. Elle suscite, selon les rapports du SD, « un sentiment général de choc profond » et la conviction qu'il s'agit d'un tournant dans la guerre. Dans un contexte de guerre longue, de raréfaction des apparitions et des prises de paroles de Hitler, le principal responsable de la propagande en Allemagne voit son influence grandir. Ainsi, face à une population affolée par l'annonce des premières défaites, Goebbels lance un appel à la lutte sans merci, proposant ainsi à la population une échappatoire, qui est plutôt une fuite en avant.