Julia Allard, épouse Daudet, née le et morte le , est une femme de lettres, poétesse et journaliste française, femme et collaboratrice d'Alphonse Daudet, mère de Léon Daudet, Lucien Daudet et Edmée Daudet. Julia Allard est la fille de petits industriels du Marais qui aiment la littérature et cultivent la poésie. Son père Jules René Allard, originaire de Pontivy, dirige une fabrique d’appareils de chauffage à Paris. Il est condamné à six mois de prison en 1839, pour impressions clandestines d’un numéro du ''Moniteur Républicain. Sa mère Léonide Navoit est la fille d'un instituteur qui a fait fortune en fondant un cabinet de généalogie. Acquéreur, en 1842, d'un château à Vigneux, il en devient le maire. René et Léonide se marient en 1843 et publient ensemble un recueil de vers Les marges de la vie. Leur emboitant le pas, Julia, toute jeune, dès 17 ans, publie elle aussi un recueil de poèmes, sous le nom de plume Marguerite Tournay, patronyme de sa grand-mère maternelle ; elle en publie d'autres dans la revue L’Art. Le , elle épouse Alphonse Daudet qui dira : . Ils auront trois enfants Léon, Lucien et Edmée. Le couple séjourne à Vigneux ; plus tard, à Champrosay. Ils y reçoivent des amis écrivains. Julia reçoit aussi à Paris, lors de ses célèbres jeudis, écrivains, poètes et musiciens comme Edmond de Goncourt, Hélène Vacaresco, Maurice Barrès, Émile Zola, Édouard Drumont, Rosemonde Gérard-Rostand, Guy de Maupassant, Ernest Renan, Arthur Meyer, Léon Gambetta, Rachilde, Jean Cocteau, Reynaldo Hahn etc. Elle collabore à diverses revues, et au Journal officiel comme critique littéraire sous le pseudonyme de Karl Steen ; mais aussi à des œuvres caritatives (Croix-Rouge, Petits lits blancs, etc. ; et au Comité du vieux Paris pour la protection des monuments parisiens. Membre du jury Fémina, Julia, après la mort d'Alphonse en 1897, retourne à Champrosay. En 1913, par l'intermédiaire de son fils Lucien Daudet, qui est un grand ami de Marcel Proust, elle est une des premières lectrices du manuscrit de À la recherche du temps perdu.