Le no-kill (« pas de mise à mort ») est une pratique développée par les pêcheurs sportifs américains au cours du d'abord avec les salmonidés, puis avec d'autres espèces. Elle est de plus en plus utilisée en Europe, notamment dans les zones polluées où la consommation des poissons est interdite ou déconseillée. Mais cette pratique tue néanmoins beaucoup de poissons. Selon les estimations en provenance du Québec, la pratique consistant à attraper et relâcher les poissons tue jusqu’à 50% des poissons relâchés qui meurent en raison de leurs blessures et de la manipulation. Dans le cas des truites mouchetées, 1,6 million d’individus meurent après être relâchés dans un lac chaque année au Québec. Le terme « no-kill » est la transposition imagée et plus explicite de l'expression anglaise « catch and release » (« attraper et relâcher »). On parle également de « graciation » ou de « prendre et relâcher ». Le Grand dictionnaire terminologique préconise « lieu de pêche avec remise à l'eau des prises obligatoire » pour « no kill fishing area ». Il s'agissait au départ de remettre à l'eau les poissons jugés trop petits, ou légalement trop petits (quand des réglementations ont commencé à être instituées pour éviter de surexploiter la ressource halieutique en tuant les poissons juvéniles avant même qu'ils n'aient pu se reproduire). La méthode de capture et relâcher a donc d'abord été une méthode de gestion des ressources halieutiques et de la pêche sportive. Elle semble avoir été utilisée pour la première fois en 1954 aux États-Unis sous forme de « pêche avec remise à l'eau » obligatoire dans le Parc national des Great Smoky Mountains. Trente ans plus tard, la plupart des États et provinces d'Amérique du Nord avaient développé de tels programmes (généralement pour la truite et le blackbass dans un premier temps), et qui parfois s'appliquaient sélectivement en fonction du contexte (productivité de l'environnement, de la longévité des poissons en question).
Sara Bonetti, Francesca Bassani
Andrea Rinaldo, Enrico Bertuzzo, Lorenzo Mari, Luca Carraro, Marino Gatto