Le chant mozarabe ou chant vieux-hispanique (espagnol : canto viejo-hispánico) désigne le chant liturgique du rite mozarabe pratiqué par les mozarabes en Al Andalus. Malgré leurs noms, ces chants liturgiques traditionnels sont fixés durant le règne Wisigoth dans la première moitié du , un siècle avant la conquête musulmane. Ils sont associés à l'arianisme hispanique et ne se sont pas mélangés aux apports des conquérants. Durant la Reconquista ils sont remplacés sans ménagement par le rite romain aux , de sorte que, paradoxalement, leur conservation se fait uniquement par les mozarabes dans les territoires sous domination musulmane. Bien qu'impropre, l'appellation la plus courante reste « chant mozarabe ». Les éléments caractéristiques de ce chant sont l'abondance de vocalises, la forme du rituel encore assez proche de l'improvisation, la part assez importante des acclamations populaires. La province romaine d'Hispanie est une des premières de la partie occidentale de l'Empire romain à être christianisée, fait favorisé par trois causes importantes: l'existence de riches communautés juives anciennes, la nombreuse population d'origine romaine et la prompte activité évangélisatrice en Hispanie. Après l’instauration du Royaume wisigothique de Tolède (418-711) dans la majeure partie de l’Hispanie et dans l’extrémité du sud-est de la Gaule, l’unité et la spécificité de l’Église espagnole, attachée à la tradition latine et en lutte perpétuelle avec l’arianisme des nouveaux dirigeants wisigoths, se consolide. La filiation du clergé catholique hispanique à la population romaine, face au clergé arien, d’origine germanique, fixe les traditions culturelles de l’empire dans la péninsule ibérique, plus tôt qu’en tout autre lieu d’Occident. Cette lutte prend fin durant le IIIe concile de Tolède (589), lorsque le roi Récarède Ier se convertit, avec ses nobles wisigoths, de l'arianisme au dogme trinitaire du christianisme nicéen. L'État national chrétien qui se constitue est à deux têtes: le roi et l'archevêque de Tolède, chef de l'Église.