Louis Lurine, né en 1812 à Burgos et mort à Paris le , est un homme de lettres, journaliste, dramaturge, romancier et historien français. Né en Espagne de parents français, son véritable nom était Lurinas. Par un étrange caprice, le nom singulier de Lurine était un nom de son choix, qui lui a pourtant valu bien des plaisanteries. Il a été élevé à Bordeaux. Il commença très tôt à écrire, débutant par une satire, le Cauchemar politique (1831), mais bientôt sembla se consacrer exclusivement au théâtre. Le Vaudeville de la rue de Chartres, sous la direction d’Étienne Arago, lui étant entièrement ouvert, il y donna sa première pièce, le , en collaboration avec Jacques Arago : Chabert, inspirée par la nouvelle de Balzac, sur lequel il devait publier, par la suite, une esquisse. Le succès de la pièce fut contesté, et Lurine attendit plus d’une année pour mettre, en , à la même scène Richelieu à quatre-vingts ans, qui réunit tous les suffrages. Richelieu a été suivi d’œuvres comme la Chasse aux maris, les Courses de Chantilly, Mea culpa, le Roi, etc. mais, pour la plupart, d’une grande faiblesse, elle n’ont pas connu le même succès. Lurine comptait sur le Boudoir, une pièce reçue au Théâtre-Français et travaillée avec un soin extrême, mais la destinée de cette œuvre fut pire encore : le public cria à l’imitation maladroite de Marivaux, à l’immoralité, et c’est à peine si les trois représentations de rigueur furent accordées à cette comédie en un acte, qui a soulevé tant d’orages. Déçu, il quitta Paris pour aller travailler à divers journaux de province. Il avait juré de ne plus remettre les pieds dans la grande ville et de se signer chaque fois qu’il passerait devant un théâtre. Après à peine un an, en 1840, il a fait néanmoins son retour à Paris, et même au théâtre, mais non plus cette fois comme auteur, mais comme critique, en rendant compte des nouveautés dramatiques au Globe, alors dirigé par Granier de Cassagnac. Parallèlement, il donnait, au Courrier Français, une série de feuilletons et de nouvelles.