Mika Etchebéhère, née le à Moisés Ville (Argentine) et morte le à Paris, est une militante anarchiste puis marxiste libertaire, combattante du POUM pendant la révolution sociale espagnole de 1936. Elle est également active dans l'organisation féminine libertaire Mujeres Libres. Elle est née en 1902, à Moisés Ville une petite ville (comuna) de la province de Santa Fe en Argentine fondée le par des Juifs de Russie et de l'Europe de l'Est, fuyant les pogroms et les persécutions. Son père enseigne le yiddish à la colonie juive avant de s'installer à Rosario, où il ouvre un petit restaurant. L'enfance de Mika est emplie d'histoires de révolutionnaires russes échappés des prisons tsaristes de Sibérie. Dès l'âge de 15 ans, elle milite dans le groupe anarchiste de Rosario. Elle crée avec Eva Vives, Joan Pauna et d'autres militants libertaires, l'association féministe Louise Michel. En 1920, étudiante en médecine dentaire à l'Université de Buenos Aires, elle rencontre son futur compagnon, Hipolyte Hipólito Etchebéhère qui milite au groupe marxiste libertaire, Insurrexit. Ensemble, ils partagent le même engagement politique. En 1924, influencés par la révolution russe, ils adhèrent ensemble au Parti communiste d'Argentine (PCA), mais en sont exclus en 1925 pour « tendance anarchisantes » et pour avoir refusé de condamner Trotsky. Au début de 1926, elle participe à la fondation de Parti communiste ouvrier (PCO) qui publie le journal La Chispa, « l'étincelle ». ce pourquoi les membres de ce groupe trotskyste dissout en 1929, sont connus sous l'étiquette de « chispistas ». Elle se rend ensuite en Patagonie argentine pour collecter des témoignages de première main sur les massacres commis par l'armée durant ce que l'on a nommé Patagonie rebelle concernant les luttes menées entre 1920 et 1921 par des travailleurs et paysans insurgés, principalement anarcho-syndicalistes, dans la province de Santa Cruz. En 1930, le couple se rend en Europe, en juin d'abord dans l'Espagne de la toute nouvelle Seconde République, puis en France.