L'émancipation des catholiques (Fuascailt na gCaitliceach), fut un processus qui se déroula en Grande-Bretagne et en Irlande à la fin du et au début du . Il consista à réduire ou à supprimer de nombreuses restrictions, frappant les catholiques, introduites par l'Act of Uniformity, le Test Act, et les Lois pénales. La nécessité d'abjurer l'autorité spirituelle et temporelle du pape, ainsi que la transsubstantiation, avait accablé lourdement les catholiques. Après la mort de Jacques François Stuart en , et après un silence de soixante-dix ans, le Saint-Siège reconnut la maison de Hanovre comme la dynastie régnante légitime en Angleterre, en Écosse et en Irlande. Peu après, les Lois pénales commencèrent à être démantelées. Au Canada, qui était britannique depuis 1763, l'Acte de Québec de 1774 mit fin à certaines restrictions imposées aux catholiques, à un tel point qu'il fut critiqué lors du congrès des Treize colonies britanniques. En Grande-Bretagne et en Irlande, le premier Acte papiste fut voté en 1778. Il autorisait les catholiques, qui prêtaient serment contre les revendications des Stuart à la Couronne britannique et contre l'autorité civile du pape, à posséder des biens, à hériter de terres et à s'engager dans l'armée. La réaction contre cette loi engendra des émeutes en Écosse en 1779, puis les émeutes de Gordon à Londres en 1780. De nouvelles restrictions furent supprimées par le Roman Catholic Relief Act de 1791. Le Parlement d'Irlande vota des lois similaires entre 1778 et 1793. Comme à cette époque le droit de vote était largement soumis à la possession de biens fonciers, cette libéralisation donna le droit de vote aux catholiques possédant une terre ayant un revenu annuel d'au moins £2. Ils eurent aussi accès à de nombreuses professions qui leur avaient été interdites jusque-là, par exemple dans la magistrature, l'université et l'armée. La possibilité d'une émancipation politique plus large fut évoquée en 1800, lors de la signature de l'Acte d'Union entre la Grande-Bretagne et l'Irlande.