Les théories du fascisme s'attachent à expliquer les causes, les origines, la nature, la dynamique interne du phénomène fasciste. Ces théories, développées depuis le début du fascisme, sont nombreuses, diverses et contradictoires, tributaires notamment de la définition de l'objet étudié, de la position idéologique de la personne qui les exprime et de son angle d'approche (militant, moraliste, scientifique...) et de l'époque de leur expression. Le fascisme, sous sa forme italienne d’abord, puis sous sa forme générique d’idéologie politique nationaliste et autoritaire des années 1920-1940, a donné lieu à de nombreuses interprétations contradictoires de la part des différents courants de pensée politiques ainsi que des chercheurs des différentes sciences humaines – histoire, économie, sciences politiques, sociologie, psychanalyse, etc. Ces interprétations se basent par ailleurs sur des définitions parfois différentes du fascisme, élément qui doit également être pris en compte pour bien les comprendre. Elles ont cependant tendance à considérer le fascisme sous sa forme large, c’est-à-dire de phénomène politique européen (incluant en général fascisme italien et nazisme allemand, parfois d'autres régimes tels le franquisme espagnol, etc.) et pas seulement sa définition strictement italienne. Les interprétations du fascisme sont classiquement regroupées en trois grandes catégories, à l’instar de l'historien français Pierre Milza dans son ouvrage de synthèse Les Fascismes : les trois thèses classiques, contemporaines du fascisme, sont souvent le fait de militants et penseurs antifascistes et sont donc marquées par ce contexte : thèse libérale de la « parenthèse antilibérale » ; thèse du déterminisme historique de l’Italie et de l’Allemagne ; thèse marxiste de l’expression du grand capital ; les thèses issues des sciences humaines ont dominé les années 1950-1960.