La résistance à l'oppression est l'acte par lequel un peuple ou une partie du peuple résiste face à un pouvoir supérieur qu'il tient pour arbitraire. Il s'agit du dernier des quatre droits naturels et imprescriptibles garantis, ou presque, en France par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, dans son article 2, avec la liberté, la propriété et la sûreté. La résistance à l'oppression est une idée ancienne, que l'on retrouve dès l'Antiquité grecque. Tout pouvoir donne lieu, dans chaque société humaine, à des discussions. Aussi, il n'est pas étonnant que pour contrebalancer les thèses absolutistes lui prêtant une légitimité, et donc une autorité incontestable, aient été présentées très tôt des démonstrations tentant d'expliquer rationnellement la possibilité de le remettre en cause en cas d'abus. La résistance à l'oppression a fait l'objet de débats philosophiques importants, notamment dans le cadre de la philosophie des Lumières. Des évènements historiques, comme la Révolution française, lui donnent corps, tout comme l'action syndicale et, plus tardivement, la lutte des classes. Cette dernière se présente comme une réaction de défense des individus contre des groupes qui les oppriment, légalement ou non. Si la résistance à l'oppression est aujourd'hui solennellement consacrée comme droit positif, sa mise en œuvre soulève de nombreux problèmes d’application concrète conduisant à s'interroger sur sa portée réelle. Il semble que ce soit en Chine, vers 1100 avant Jésus-Christ, qu'est apparue pour la première fois l'idée que le pouvoir peut être enlevé à ses titulaires lorsqu'ils l'exercent de manière tyrannique. La démarche partait du fondement traditionnel de la souveraineté de l'empereur, l'existence d'un mandat du Ciel, mais en l'assortissant d'une condition suspensive : il ne conférait à celui-ci sa légitimité que tant qu'il demeurait sage et vertueux. Ce raisonnement avait été tenu par un représentant de la dynastie Zhou qui venait de renverser celle des Shang, toute puissante depuis plus de six siècles.