La Somme contre les Gentils (Summa contra Gentiles, abrégée en CG) ou Livre sur la vérité de la foi catholique contre les erreurs des infidèles est un traité théologique et philosophique de Thomas d'Aquin (1224 ou 1225-1274), écrit entre 1258 et 1265. Deuxième traité complet de théologie de Thomas d’Aquin après le Commentaire des Sentences, la Somme contre les Gentils est, avant la Somme théologique, une large synthèse chrétienne de la pensée philosophique aristotélicienne. Il s’agit dans cet ouvrage de penser la Révélation chrétienne par le moyen de la raison naturelle développée par la philosophie grecque de l'Antiquité. Enfin, la Somme contre les Gentils est aussi à la fois un développement et une réfutation de la pensée de philosophes antérieurs commentateurs d’Aristote, le musulman andalou Averroès (1126-1198) et le juif andalou Maïmonide (1138-1204). Dans la Somme contre les Gentils, Thomas d’Aquin entreprend de réfuter les « erreurs » des philosophes païens de l’Antiquité, mais aussi celles des religions non chrétiennes. Pour cela, il cherche à démontrer par la raison naturelle, universellement partagée entre les hommes, la plus grande partie possible des vérités de la foi chrétienne, et à défendre rationnellement ce qui dans la foi ne peut être prouvé par la raison : Historiquement, Thomas d’Aquin répond en fait à deux menaces qui pèsent sur la chrétienté au : Menace ad-intra : l'hérésie cathare (du grec katharós : « pur »), hérétiques avec une spiritualité radicale, qui sont 1) manichéens (séparation nette entre bien et mal) et 2) docétisme (doceo : sembler, paraître) qui affirme que le Christ n'a pas été vraiment homme. Saint Thomas affirmera : contre le manichéisme que le monde est bon. contre le docétisme que le Christ est vraiment homme. Menace ad-extra : Les Arabes musulmans et les païens barbares attaquent de tous les fronts l'empire Chrétien ; de plus, ils ne connaissent pas la vérité Chrétienne Révélée. Saint Thomas s'en préoccupera : il lira le Coran et les grands philosophes du monde arabo-persique (Averoes, Avicenne) afin de les réfuter.