Une abréaction est, en psychanalyse, la réduction de la tension émotive lorsque l'affect et la verbalisation du souvenir font irruption en même temps à la conscience. Des gestes et des paroles expliquent l'expérience qui a donné naissance à cette tension. Ce phénomène se produit particulièrement dans les cures psychanalytiques au moment où, dans le cadre du transfert analytique, sont levées les résistances contre des affects qui n'ont pas été ressentis comme ils auraient dû l'être dans le passé. Pour résumer, c'est le processus de décharges émotionnelles qui, en libérant l'affect lié aux souvenirs d'un traumatisme jusqu'alors refoulé, en annule les effets pathogènes. L'abréaction est une décharge émotionnelle par laquelle un analysant se libère de l'affect attaché au souvenir d'un événement traumatique, lui permettant ainsi de ne pas devenir pathogène. Dans les années 1893-1895, Freud et Breuer travaillent sur l'hystérie et sur son traitement possible par l'hypnose. Pour Freud, de la façon dont le sujet a été capable de réagir face à un événement traumatique, dépend le caractère pathogène de l'affect lié au souvenir de cet événement. Cette réaction originelle du sujet face à un événement négatif a pu prendre la forme immédiate de réflexes involontaires (réactions non maîtrisées), ou bien celle de réponses plus ou moins adaptées et élaborées, pouvant aller de simples pleurs jusqu'à l'édification d'une stratégie de vengeance. Si cette réaction est suffisamment importante, une grande part de l'affect rattaché à l'événement disparaît. En revanche, si cette réaction est réprimée ou insuffisamment ex-primée, l'affect demeure attaché au souvenir et le sujet conserve un trauma pathogène qui diminue la puissance d'agir et l'aptitude du sujet au bonheur. L'abréaction est la voie normale et saine qui permet au sujet de réagir à un événement et d'éviter que celui-ci ne conserve un quantum d'affect pathogène trop important. Cependant, cette réaction doit être "adéquate" afin d'être pleinement libératrice et cathartique.