Dans la Rome antique, pontifex maximus (grand pontife) est le titre donné au grand prêtre à la tête du collège des pontifes. C'est la charge la plus élevée en prestige et en obligations au sein de la religion publique romaine, et celui-ci a pour résidence la Regia, palais des anciens rois de Rome. Les pontifes sont chargés de l'entretien du pont sacré (pont Sublicius) et de surveiller la bonne observance des pratiques religieuses au sein des différents collèges de prêtres de la cité. Ils s'occupent aussi des temples ne disposant pas de collège propre. Le recrutement des pontifes se fait par cooptation et la charge de pontife ainsi que celle de grand pontife est exercée à vie. Cette fonction a varié selon les époques. Dans la plupart des cas, le grand pontife n'a d'autre insigne qu'un simpulum ; cependant, quelquefois une securis pontificalis alias sacena ou une secespita s'y ajoute, c'est-à-dire les instruments pour le sacrifice rituel. D'après Denys d'Halicarnasse, les pontifes étaient ainsi nommés en raison d'une de leurs fonctions : la réparation du pont de bois. D'après Varron, les pontifes étaient ainsi nommés parce qu'ils avaient construit le pons sublicius enjambant le Tibre et sur lequel étaient célébrés des sacrifices solennels. L'étymologie est contredite par Tite-Live : d'une part, la charge de faire fabriquer et réparer les ponts ne figure pas dans la liste des fonctions pontificales ; d'autre part, les prêtres institués et dénommés pontifes par Numa existaient avant le pont Sublicius qui n'aurait été construit que sous Ancus Marcius. D'autres étymologies ont été proposées. D'après Quintus Scævola, rapporté par Varron, pontife dériverait de posse (pouvoir) et facere (faire). S'il ne s'agit pas nécessairement de l'entretien du pont sacré, étymologiquement, le terme signifie pour autant « celui qui fait les ponts » (pons - facere). Cela peut effectivement se rapporter à l'entretien des ponts cependant, ce pont est aussi métaphoriquement « ce qui relie », ce qui amène nécessairement au terme de religio (d'où religion en français).