Thémistios (en grec ; en latin : Themistius) est un rhéteur et philosophe né vers 317 en Paphlagonie (nord de l'Asie Mineure) et mort vers 388 à Constantinople, païen, célèbre pour avoir inauguré la paraphrase d'Aristote. Il ouvrit une école de rhétorique et de philosophie à Constantinople vers 347 et fut également un haut dignitaire de l'Empire romain d'Orient. Fils d'un riche propriétaire foncier du nom d'Eugénios, qui s'adonne à la philosophie et aux lettres, Thémistios voyage beaucoup et séjourne dans plusieurs grandes villes, puis vers trente ans il s'installe à Constantinople et y ouvre une école de rhétorique et de philosophie qui devient rapidement célèbre. Il réussit à concilier, au moment où le christianisme triomphe définitivement dans l'Empire et alors qu'apparaissent les premières lois anti-païennes, un paganisme tolérant et les plus hautes fonctions à la cour impériale : il est sénateur en 355, proconsul en 358 ; il est probablement en Syrie avec Valens en 376 puis envoyé comme ambassadeur auprès de Gratien la même année ou début 377; en 384, l'empereur Théodose le nomme préfet de Constantinople, et lui confie l'éducation de son fils et successeur Arcadius. Il meurt à Constantinople en 388. Il a laissé trente-quatre discours en grec, dont un () n'est qu'un texte très bref, et deux autres ( et 33) sont incomplets ; une Adresse à Valens conservée en latin qui lui est attribuée est peut-être un faux de la Renaissance. Vingt discours sont des harangues officielles, les autres se rapportent à des circonstances particulières de sa vie (éloge funèbre de son père, qui est le , apologie personnelle, , etc.). Éloquence très académique, mais qui se recommande par son élégance et l'expression de sentiments élevés. On considère en général que son chef-d'œuvre est l'Adresse à Jovien (), discours plein de noblesse, où il défend notamment la liberté de conscience. De son œuvre philosophique, qui paraît avoir été volumineuse (Photios dit qu'il a commenté tout Aristote, et aussi Platon), il ne reste en grec pratiquement que des paraphrases de traités d'Aristote.