La langue chinoise écrite () est une langue apparue entre 1200 et 1050 av. J.-C. durant la dynastie Shang, essentiellement pour transcrire la langue chinoise orale. Cinq mille caractères sont couramment employés, représentant chacun un élément du chinois. Certains mots utilisent deux caractères, rarement davantage. La langue écrite chinoise est généralement considérée comme un facteur unificateur dans l'histoire de la Chine, transcendant les différences entre les langues chinoises parlées. Depuis la dynastie Qin, une langue écrite standard (d'abord le chinois classique, puis depuis 1920 le baihua standard) permet la communication officielle et écrite, et la transcription des différentes langues chinoises orales. Contrairement aux mots écrits français, qui sont composés de lettres, les mots chinois écrits sont composés de caractères chinois ou sinogrammes. Contrairement à une idée généralement répandue, les caractères chinois ne représentent pas des mots ; ils représentent en fait des éléments, et une majorité de mots sont composés de deux caractères, alors que d'autres sont composés d'un seul, plus rarement de trois ou quatre. Ceci n'est pas spécifique au chinois. En français par exemple, un mot tel que "infaisable" comprend trois morphèmes, signifiant "non" (in-), "faire" (-fais-), et "possible" (-able). De la même façon, le chinois 做不完 (zuòbùwán) "infaisable" est composé de trois sinogrammes ou morphèmes signifiant respectivement "faire", "non", et "finir". Cela signifie aussi que tout mot composé contient sa propre étymologie, issue des caractères porteurs de signification qui le composent, contrairement notamment aux mots des langues occidentales, dont la graphie rend compte d'une prononciation qui finit souvent par oublier leur sens premier (ex : Lorient venant de L'Orient, Lille de L'île, Le Havre venant du mot français havre, qui signifie port, et venant de Höfn, mot germanique de même sens, que l'on retrouve dans Copenhague, le port des marchands).
Alexander Mathis, Matthias Bethge, Pranav Mamidanna