Le Dasein est jeté au monde écrit Christian Dubois dans son glossaire. Le concept d'«Être jeté» traduction consensuelle de Die Geworfenheit appartient à la série de concepts fondamentaux créés par le philosophe Martin Heidegger dans son ouvrage phare de 1927, Être et Temps. Avec ceux de Être-au-monde, Être-vers-la-mort, Être-en-faute, Être-avec, il désigne un phénomène unitaire qui comporte une pluralité de moments structurellement liés de l'existence humaine que Martin Heidegger étudie successivement. Ce concept vise, comme les autres, à saisir phénoménologiquement, le Dasein dans son être-au-monde, sa mobilité et sa temporalité, autrement dit dans les possibilités de son existence concrète. Ce concept est à mettre en lien avec la facticité, et plus précisément avec le sentiment que quelque chose s'est toujours déjà joué sur laquelle le Dasein n'a pas de prise. Le concept d'« être-jeté » rassemble paradoxalement les négativités qui pèsent sur l'existant et les éléments d'une « ouverture » et d'une nouvelle relance de cet existant. En tant que « factif » je ne suis pas mon propre fondement mais ne puis non plus me référer à une origine plus haute ni y voir le signe d'une autre destination que celle-là même. écrit Christian Dubois . La question qui taraude le Dasein c'est d'être à chaque fois lui-même, lui-même à partir de lui-même (l'avoir à être de l'injonction de l'appel de la conscience), c'est la définition même de l'existence authentique (voir Heidegger et la question de l'existence), cela il ne le peut qu'à la condition d'assumer à chaque fois ce qu'il a déjà été, cet « avoir été » est partie intégrante de l'existence du Dasein venant à soi. François Vezin utilise l'expression de être-été à la place d'avoir été pour bien marquer que pour Heidegger le Dasein « est » son passé. Ce processus implique nécessairement la reprise des possibilités trouvées dans l'être-jeté et donc léguées par le Dasein passé dans la projection de son propre avenir note Jacques Rivelaygue.