thumb|Statue de l'asura Mahîshâsura à Mysore. Les asuras sont des êtres démoniaques dans la mythologie de l'hindouisme. Ils sont des esprits opposés aux deva (parfois appelés sura) : les divinités hindoustani. Le vocable védique désignait une créature divine et servit à qualifier des dieux comme Indra, Agni et Varuna. Puis, à la suite d'un détournement de sens, le mot qui était un dérivé de asu, le souffle, la vie, devint un non-dieu par métanalyse du mot comme étant construit avec surra, dieu, précédé du préfixe sanscrit privatif a. On retrouve d'ailleurs les dénominations ahura et deva dans le zoroastrisme mais les significations sont inversées, les ahura y étant des créatures du bien alors que les deva y sont celles du mal, ce que semble induire une origine commune aux peuples qui ont engendré ces croyances, un des arguments en faveur de la théorie de l'invasion aryenne. Dans son ouvrage, Yoga, immortalité et liberté, Mircea Eliade avance la thèse que l'hindouisme est la victoire religieuse du terroir, des Dravidiens (noirs de peau) envahis, sur les tribus iraniennes de l'Antiquité qui s'installèrent en Inde, d'où la place importante du culte de Krishna (dieu noir mythologiquement vainqueur d'Indra, roi des Dieux et des moussons au nom d'origine iranienne), Krishna étant très présent dans la culture populaire hindoue, jusqu'à aujourd'hui. Condamnés à vivre dans les régions inférieures dans les palais construits par leur architecte Maya, leurs tentatives pour conquérir les cieux est dans l'hindouisme classique à l'origine de la tension permanente qui les oppose aux dieux. Puissants par nature, ils peuvent accroître leur pouvoir grâce à l'ascèse. En effet, au terme d'une ascèse, le dieu Brahmâ accorde une faveur à l'ascète méritant, sans faire de distinction quant à son identité et à sa nature. Et comme ils engendrent des catastrophes cosmiques en oppressant les créatures, du fait de leur nombreux pouvoirs ascétiques dévoyés, le dieu Vishnou est obligé de s'incarner pour rétablir l'ordre universel (Dharma) grâce à ces Avatârs innombrables, dont les principaux et plus célèbres sont au nombre de dix ; c'est le sujet du Râmâyana, par exemple.