Carole Froidevaux
«Je choisirais [de vivre dans] un logement en terre sous condition que toutes les nécessités de ma vie actuelle soient disponibles.» [Propos extraits d'un dialogue à Casablanca. Dans le passé, la personne a vécu dans un logement en terre crue.] Le patrimoine architectural marocain présente de nombreux exemples d'architecture en terre crue, démontrant que celle-ci est bien adaptée au climat local exposé à de fortes chaleurs en été. Au-delà du côté “sentimental” des traditions, la terre crue n'est pas incompatible avec “confort moderne”. Bien qu'éclipsée par l'arrivée des matériaux industriels, la prise de conscience des enjeux environnementaux lui donne un nouvel intérêt dans l'optique de favoriser des cycles courts et des matériaux renouvelables. Alors que le Maroc vient de mettre en place un règlement thermique pour la construction visant l'efficacité énergétique, le projet propose un modèle de logement bioclimatique redonnant une place à la terre dans la conception du bâtiment. Il se situe à Marrakech et se concentre, à l'échelle d'un quartier, sur un nouveau modèle de “maison marocaine” pour la classe moyenne. Proche de l'architecture traditionnelle par sa forme urbaine à patio, il se différencie par sa matérialité. Les murs périphériques des logements sont en adobe créant une enveloppe massive et lisse protégeant des nuisances extérieures. Un revêtement métallique entrelacé recouvre les autres façades plus légères possédant les ouvertures orientées sur le patio. Il module à la fois la vue et la lumière estompant ainsi la limite entre l'espace intérieur et extérieur.
2017