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Une question hante l’histoire de la ville : comment affirmer un ordre commun tout en respectant les différences constitutives de la richesse urbaine, différences de cultures, de moyens, de convictions ou encore de rythmes? Les réponses apportées à cette question se sont profondément modifiées au fil des dernières décennies, passant d’un modèle fondé sur la rationalisation de l’organisation spatiale et le traitement homogène des populations à des modèles fondés sur l’affirmation de la diversité et de la mixité, contrepoints d’une centralité renouvelée. Comment s’est opérée cette évolution? Assiste-t-on à l’émergence d’une ville véritablement plurielle ou alors à la production de formes inédites d’exclusion et de domination? Pour aborder ces questions, De la différence urbaine se penche en détail sur l’histoire et le présent du quartier des Grottes. Situé au cœur de Genève, ce quartier a été, dans les années 1970, la scène genevoise des luttes urbaines qui ont mis en question, dans toute l’Europe, les présupposés de l’urbanisme fonctionnaliste. L’enquête montre comment les critiques élevées à l’époque ont peu à peu pénétré l’ordre matériel et institutionnel de la ville transformant en profondeur les conditions du débat urbain. De la différence urbaine conjugue le regard de l’architecte et du sociologue afin de proposer une description riche et dynamique du phénomène urbain. Alliant écriture, photographie et cartographie, l’ouvrage offre une véritable archéologie des débats urbains contemporains et une pratique renouvelée de la critique urbaine. Il invite à une pensée de la différence urbaine comme ouverture des possibles par l’expérience et l’invention urbanistique. / Avec les contributions de Cristina Bianchetti et Marc Breviglieri. / Cet ouvrage est le fruit d’une rencontre entre des architectes et des sociologues partageant une envie commune d’interroger ce qui fait le grain de la ville. Du côté des architectes, se trouvent Elena Cogato Lanza (École polytechnique fédérale de Lausanne), Cristina Bianchetti (Polytechnique de Turin) et Barbara Tirone (EPFL). Du côté des sociologues, Marc Breviglieri (HETS-Genève et EHESS Paris), Luca Pattaroni (EPFL) et Mischa Piraud (Fondation Braillard Architectes, Genève et EPFL). Trois à trois – match nul pourrait-on penser, mais de fait un enchevêtrement de savoirs, de sensibilités et de convictions contrastées s’est développé, où peu à peu le sociologue s’est mis à penser en architecte et l’architecte en sociologue. Confrontés à la singularité du quartier des Grottes, ils ont été tour à tour séduits et agacés, amenés à repenser leurs partis pris sur l’accessibilité universelle des espaces publics ou encore le bien-fondé de la convivialité. L’enquête est ainsi devenue le laboratoire d’une critique urbaine renouvelée, basée sur une pensée socio-architecturale de la ville.).