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A Milan, la tension entre autorités et mouvements minoritaires est forte; les nouvelles générations, les acteurs des cultures émergentes, les poètes, les flâneurs et certains citadins luttent pour définir de nouveaux espaces de créativité, de rencontre, de “plus de liberté“, pour exister. Ainsi, les besoins en espaces publics et socioculturels sont toujours plus importants. Les pôles urbains semblent saturés, pourtant ils sont divers et poreux. Les mercati generali (marchés généraux), en sont un exemple. Construits en périphérie de Milan, les marchés sont rattrapés par le tissu urbain, induisant une rupture avec la ville. Avec le temps, l'augmentation du prix du foncier et les délocalisations, une partie du site est abandonnée: il macello (les abattoirs), devient un vide qui n'attend que d'être exploité. Le site ressemble à une ville figée dans le temps où règnent le calme et la ruine. La végétation se réapproprie les espaces et retrouve son caractère sauvage. Cette situation accentue le phénomène de frontière avec la ville environnante. Le propriétaire, conscient du potentiel de son site et des besoins du quartier, permet à une expérience de voir le jour. Une petite partie du bâti est cédée à des collectifs et à des associations socioculturelles, un contrat est signé sous la forme d'un prêt à usage. Les premiers édifices, les palazzine liberty, sont transformés, réhabilités et occupés. Cette première étape pousse le projet à poursuivre la réappropriation du site dans sa globalité. Il vient l'ouvrir à la ville et offre à ses habitants de nouveaux espaces. Il le relie aux différents tissus et réseaux qui composent le territoire qui le jouxte et consacre/dédie le construit aux acteurs des mondes de la culture émergente.