La théorie du développement moral par stades est un modèle développé par Lawrence Kohlberg, psychologue américain, à partir de sa thèse de doctorat The Development of Modes of Thinking and Choices in Years 10 to 16 (1958) et inspiré par le modèle du développement cognitif par paliers d'acquisition de Jean Piaget. Kohlberg développera cette théorie toute sa vie durant, elle sera l'objet de nombreuses discussions en (constituant pendant plus de 30 ans le paradigme de la discipline). Parmi les autres chercheurs ayant contribué à l'approfondissement du modèle de Kohlberg citons Elliot Turiel et James Rest. Pour déterminer le stade maximal de développement moral atteint par un enfant, Lawrence Kohlberg pose des dilemmes moraux, dont le but est d'amener le sujet à son maximum de réflexion éthique. Le plus célèbre de ces dilemmes, le , se résume ainsi : Ce qui importe pour déterminer le stade moral atteint, ce n'est pas la réponse donnée, mais le type de justification. Les tests de Kohlberg ne sont pas des tests conçus à des fins de diagnostic. Ils ont pour fin de mesurer la relation statistique entre différentes variables (notamment l'âge, le sexe, la délinquance) et le niveau de développement moral. Après avoir administré ses tests à un large échantillon de jeunes, Kohlberg et ses élèves en ont conclu que le développement moral est : séquentiel, c'est-à-dire qu'il se développe par étapes successives qui ne peuvent être devancées ; irréversible, sauf dans le cas de dégénérescences telles que la maladie d'Alzheimer : une fois l'un des stades acquis, une personne ne peut régresser à un stade antérieur ; intégratif, une personne ayant acquis un stade supérieur étant à même de comprendre les raisonnements des individus ayant atteint les stades inférieurs ; transculturel, c'est-à-dire que dans toutes les cultures, le développement moral suit les mêmes étapes ; parfois stagnant, tout le monde n'atteint pas nécessairement le stade suivant.