La sape est une méthode de siège qui consiste à détruire une fortification ennemie en attaquant les fondations d'une muraille, d'une forteresse ou d'un château. Cette méthode est également appelée combat de mines, guerre des mines ou plus simplement mine(s). Diverses méthodes existaient : la plus ancienne consistait à s’approcher du pied de la muraille par moyen des tranchées d’approche afin d'éviter le feu d'enfilade, à ôter une pierre du parement, et à creuser un trou dans le blocage ; ce trou était ensuite bourré de matières inflammables, qui une fois incendiées affaiblissaient le mur et provoquaient son effondrement et une brèche par laquelle l’assaut pouvait être mené. L’établissement de hourds puis de mâchicoulis, ou même plus simplement de tours suffisamment avancées pour flanquer la courtine, constituent la parade à ce genre de sape ; les sapeurs pouvaient aussi creuser un tunnel, étayé par du bois, sous l'enceinte du château. Ils remplissaient ensuite le tunnel de produits inflammables avant de mettre le feu aux étais : ceux-ci, en brûlant, privaient la galerie de soutien ; elle s'effondrait, ce qui entraînait la muraille avec elle. On utilisait également les canons pour tirer directement sur la base des murailles lorsque le tunnel le permettait, comme au siège de Thionville en 1558. Plus tard, sous l'impulsion de Pedro Navarro, on utilisa de la poudre, puis des explosifs qui donnaient de meilleurs résultats. Si la sape était bien faite, et surtout au bon endroit (juste sous les murailles), la muraille s'effondrait, créant une brèche par laquelle l'assaillant pouvait s'engouffrer. Pierre des Vaux-de-Cernay raconte ainsi comment, lors du siège de Carcassonne pendant la croisade des Albigeois : « après que les pierrières ont endommagé le couronnement des murailles, nos sapeurs ont réussi avec beaucoup de difficultés à approcher près du pied des murailles une charrette à quatre roues, couverte de peaux de bœuf (fraîches, donc ininflammables), à l'abri de laquelle ils ont commencé à saper les murs.