Le massacre du est la répression meurtrière, par la police française, d'une manifestation pacifique d'Algériens organisée à Paris par la fédération de France du FLN, dans un contexte de guerre d'indépendance algérienne. Préparée en secret, la manifestation constitue un boycott du couvre-feu nouvellement appliqué aux seuls Algériens. Alors que les attentats du Front de libération nationale (FLN) frappent les forces de l'ordre depuis plusieurs mois, l'initiative, non déclarée aux autorités, se veut cependant pacifique. Le FLN, qui y voit un moyen d'affirmer sa représentativité, y appelle tous les Algériens, hommes, femmes et enfants, et leur interdit le port d'armes. Les défilés nocturnes sur les grandes artères de la capitale donnent lieu à des affrontements au cours desquels des policiers font feu. La brutalité de la répression, qui se poursuit au-delà de la nuit du dans l'enceinte des centres d'internement, fait plusieurs centaines de blessés et de nombreux morts. Le nombre de ces morts reste discuté : au fil des dernières décennies, les évaluations ont oscillé, entre les décomptes minimaux des rapports officiels et les estimations d'historiens assises sur des périodes plus ou moins larges, de 38 à plus de . Le et ses suites ne sont longtemps perçus que comme l'un des nombreux épisodes liés à la guerre d'Algérie. À partir des , ils font l'objet d'un traitement médiatique, puis politique plus important à la suite de la publication d'études historiques, de romans, d'un recueil photographique et surtout du retentissant procès de Maurice Papon alors jugé pour ses actes pendant l'Occupation. En 2012, à l'occasion du de la manifestation, le président de la République française François Hollande , au nom de la République, la au cours de laquelle ont été tués . L'importante communauté immigrée venue d'Algérie penche majoritairement en faveur de l'indépendance. Elle est structurée par le FLN, organisation nationaliste insurrectionnelle qui, en 1958, a décidé d'élargir la lutte armée anti-coloniale à la France métropolitaine, jusque dans la capitale.