Les Makondés sont une population de langue bantoue d'Afrique australe, vivant principalement dans le sud-est de la Tanzanie et dans le nord du Mozambique. On les trouve également au Kenya et en petit nombre à Mayotte. Les Makondés sont chrétiens, pour la plupart catholiques (certains sont évangéliques), et sont une des principales ethnies de la province de Cabo Delgado dont la population est très majoritairement musulmane. Selon les sources et le contexte, on observe différentes formes : Chimakonde, Chinimakonde, Konde, Maconde, Makonda, Makondes, Matambwe, Wamakonde [noms tous écrits en principe avec accent aigu en français]. thumb|left|Scarifications et labret chez une femme makondé (vers 1900) Dans les récits traditionnels, les Makondés sont un groupe divers qui regrouperait en fait des membres de diverses ethnies ayant fui les famines, les guerres incessantes entre clans et surtout les razzias d’esclaves. Le peuple Makondé serait ainsi issu du peuple Maravi, qui était organisé dans un empire qui étendait son influence du sud du lac Malawi à la région de Kilwa. Ils ont aujourd'hui encore beaucoup de points communs culturels et linguistiques avec les Chewa du Malawi. Pour fuir les raids esclavagistes, notamment des Yao, ces groupes autour du fleuve Ruvuma finirent par chercher refuge sur les hauts plateaux. Après quelque temps, ils finirent par se désigner eux-mêmes sous le nom de Makondé, un nom géographique lié à ces hauts plateaux (le nom Makondé est dérivé des fourrés boisés typiques du plateau). Leur identité est devenue une identité à proprement parler ethnique vers la première moitié du . À la fin du , les Makondés continuaient à lutter pour leur survie, notamment contre la traite des esclaves. Ils finirent par être craints dans la région en raison de leur agressivité et de leur sauvagerie, qui était probablement aussi une forme de défense contre la traite, et qui leur a valu le nom dépréciatif de Mavia (« les nerveux »).