La sociologie militaire est la branche (ou sous-discipline) de la sociologie qui étudie le comportement des agents au sein de l'institution militaire. La sociologie militaire est une discipline récente qui peine à se constituer, encore aujourd’hui de manière autonome Elle recouvre en effet de nombreuses disciplines comme la science politique, l’économie, le droit, voire l’anthropologie. Sa naissance et son institutionnalisation sont très tardives, alors que l’histoire militaire fait depuis longtemps partie du paysage scientifique. Les historiens sont les premiers à contribuer à une approche de type sociologique de l’institution militaire à l’instar de Boutaric en 1863 et de Babeau en 1890 qui s’imposent comme les pionniers de l’approche socio-historique. C’est d’abord la socio-psychologie militaire qui se développe dès le début du en réaction à des phénomènes nouveaux tels que le déploiement des armées de masse et la guerre totale, qu’il faut expliquer. Les premières études réalisées dans le domaine militaire, sont le fait de jeunes chercheurs américains qui participent à l’élaboration de tests visant à améliorer les conditions de recrutement et à des études sur la motivation au combat ou le moral. En France, malgré quelques travaux de pères fondateurs comme Tocqueville ou Durkheim qui lui donne son importance dans les processus de construction sociale et historique, le facteur militaire reste traité de façon instrumentale voire marginale. Pendant longtemps, seules les questions liées à la stratégie ou aux conflits vont être privilégiées par le champ académique au détriment de celles qui concernent les institutions militaires, au titre d’organisations et de professions. Cela s’applique surtout à la France, car aux États-Unis on assiste au développement d’un champ plus dynamique, notamment grâce à des ouvrages fondateurs comme celui de Janowitz, qui fait figure de pionnier de la sociologie militaire américaine.