L'énoncé théorique proposait un parallèle entre cuisiner et construire, une analyse de l'évolution de la façon de manger et d'habiter : le repas japonais se caractérisant par l'absence de suite logique et de hiérarchie quant à l'ordre de déguster ses plats. Par analogie, il est question dans la maison d'usage multifonctionnel des pièces d'une maison, d'espace tampon, de disponibilité des lieux et de liberté de l'habitant à créer son espace. La maison individuelle est un rêve universel, il s'agit ici de réinterpréter les valeurs traditionnelles de la maison japonaise et de trouver un équilibre entre habitat individuel et collectif; une forme alternative plus ouverte sur l'environnement, plus malléable et moins ségrégative; un type de low rise high density qui correspondrait davantage à la périphérie urbaine d'aujourd'hui. Entre la rue et la maison, une gradation d'espaces au caractère plus ou moins public/intime fournit à l'habitant le choix de degré de relation qu'il souhaite entretenir avec ses voisins: s'exposer, communiquer ou s'isoler. Les maisons de Tokyo deviennent de plus en plus fermées, il n'y a pas de relation entre la ville et la maison. Elles sont construites selon les réglementations pour avoir le volume maximum. Cette attitude crée des blocs opaques, qui font de l'ombre et rendent les rues très sombres. Nous vivons dans une atmosphère, pas dans une maison isolée. L'architecture devrait avoir une relation plus intime avec l'atmosphère qui l'entoure, jouer avec l'entre-deux, les ouvertures, les reflets pour rendre un quartier dense plus attractif, plus vivant.
2009