Lajjun, ou Lajjoun (en arabe اللجّون), est un ancien village arabe palestinien qui se trouvait à seize kilomètres au nord-ouest de Jénine et à un kilomètre au sud des ruines de la cité biblique de Megiddo. L'histoire de la localité, qui tire son nom de Legio, camp d'une légion de la province romaine de Syrie-Palestine établie à cet endroit, s'étend sur quelque deux millénaires. Chef-lieu d'un sous-district sous les Abbassides, elle devint un important relais de poste à l'époque mamelouke puis, sous la domination ottomane, la capitale d'un district qui portait son nom. Après l'effondrement de l'Empire ottoman, vers la fin de la Première Guerre mondiale, Lajjun passa comme l'ensemble de la Palestine sous la tutelle britannique. Dans la Palestine mandataire, le village relevait du sous-district de Jénine. Il a perdu sa population en 1948, pendant la guerre israélo-arabe, au cours de laquelle son territoire a été annexé par Israël. La plupart de ses habitants se sont alors enfuis pour s'installer dans la ville voisine d'Umm al-Fahm. Lajjun dérive du latin Legio, référence à la légion romaine stationnée sur le site. Vers la fin du , Dioclétien rebaptisa le lieu Maximianopolis (« cité de Maximien ») en l'honneur de son co-empereur Maximien Hercule (dit simplement Maximien), à moins qu'il ne s'agisse de son associé le césar Galère (Maximien Galère), qui y aurait fondé la cité nouvelle entre 293 et 296. Cependant Eusèbe de Césarée emploie encore le nom de Legio pour désigner le village dans son Onomasticon et c'est celui qui resta en usage parmi les habitants. L'arrivée des armées musulmanes en 634 eut pour suite son arabisation en al-Lajjûn ou el-Lejjûn. La conquête de la Palestine par les croisés en 1099 fut suivie d'un retour au vocable latin accompagné de nouvelles formes mais la reconquête du village par les musulmans en 1187 rétablit le nom arabisé. vignette|gauche|redresse=.75|alt=Carte de 1905.|Carte de Tell el-Mutesellim et de Lajjun en 1905. Le village se trouve dans la partie foncée, sur le coude du ruisseau.