vignette|Le consul Areobindus présidant les jeux sur l'hippodrome, Constantinople, 506, ivoire. La sédition Nika est un soulèvement populaire à Constantinople qui fait vaciller le trône de l'empereur Justinien en 532. Bien que nous disposions des témoignages capitaux de Jean Malalas, de Procope de Césarée, du Chronicon Paschale et de Théophane le Confesseur, de nombreuses zones d'ombres subsistent quant au déroulement de cet événement majeur. En grec, Nika peut signifier « victoire », « Sois vainqueur » ou « Remportons la Victoire » à cause de son cri de ralliement. Les causes de cette révolte sont multiples et en partie incertaines. Elle est sûrement provoquée par l’aristocratie de la capitale, globalement hostile à un empereur issu d’un milieu modeste, d’autant que sa femme, l’impératrice Théodora, vient du milieu du spectacle, particulièrement méprisé à l'époque. Procope de Césarée va jusqu'à affirmer qu'elle se serait prostituée mais rien n'accrédite cette idée, le milieu du théâtre dans lequel elle a baigné étant souvent considéré au même niveau que la prostitution pour l'élite byzantine. En outre, la politique fiscale de l’empereur, particulièrement lourde, contribue à la grogne croissante et est jugée responsable de la sédition par Procope de Césarée, Jean le Lydien ou Zacharie le Rhéteur. Toutefois, les mesures incriminées par ces chroniqueurs semblent parfois postérieures à la révolte. Enfin, le rôle des factions ou des dèmes est incontournable. Ceux-ci sont des éléments centraux de la vie urbaine des débuts de l’Empire byzantin. Ils désignent les équipes concourant lors des courses de chars, les événements sportifs les plus populaires de l’époque. Au nombre de quatre (les bleus, les rouges, les blancs et les verts), ils ont chacun un attelage mais deux couleurs dominent : les bleus et les verts. En outre, ces dèmes sont aussi le reflet des rivalités socio-économiques entre les différentes catégories des populations urbaines.