La tolérance zéro est une doctrine visant à punir sévèrement les délinquants à la moindre infraction à la loi en raccourcissant au maximum le délai entre le délit et la réponse judiciaire. La notion de tolérance zéro, si elle n'est pas définie, suggère par sa formulation qu'aucune infraction n'est tolérable et/ou qu'il n'y a aucune circonstance atténuante. Elle a notamment été mise en pratique à New York, par Rudy Giuliani, dans les années 1990, et Baltimore. Si l’insécurité a significativement baissé dans ces deux villes, la doctrine reste critiquée. Ce sont les universitaires James Wilson et Georges Kelling dans la revue américaine The Atlantic Monthly en 1982 qui définirent les premiers cette théorie sous ce nom reprenant un terme utilisé en 1973 pour une loi au New Jersey. Leur théorie est illustrée par la « vitre brisée ». Si une vitre d'un bâtiment est brisée et n'est pas immédiatement remplacée, certains pourront en déduire que le bâtiment est abandonné et en voie de délabrement. En conséquence, d'autres vitres risquent d'être à leur tour brisées, les délinquants considérant que cela n'a aucune importance. Cette théorie se base sur deux postulats : si le responsable d'une infraction n'est pas condamné immédiatement, il est incité à récidiver ; si les responsables d'infractions ne sont pas condamnés pour chaque infraction avec toute la sévérité que la loi autorise, ils vont progressivement dériver de la petite délinquance au crime. En acceptant cela, la seule façon d'empêcher la récidive et l'escalade des infractions est d'agir immédiatement à chacune d'entre elles. En condamnant immédiatement les responsables, on persuade ces derniers que toute action contre la société entraîne une réaction immédiate et le sentiment d'impunité disparaît. thumb|Statistiques des homicides à New York entre les années 1920 et 2009. Les partisans de la « tolérance zéro » citent souvent l'exemple la ville de New York, dont le maire Rudy Giuliani a commencé à la faire appliquer en 1994.