La région comprise entre Sierre et Crans-Montana dans les Alpes valaisannes connaît, depuis les années 1970, un développement de type périurbain sans cesse croissant. Ce développement, alimenté par une population citadine en mal de “nature”, se traduit par la construction massive de villas individuelles qui crée une homogénéisation du paysage et un recul de la pluralité des fonctions sur un même territoire. Le thème du cimetière permet de réenvisager le paysage de la région non plus comme fait purement esthétique exploité comme argument immobilier et touristique, mais comme rencontre des dimensions bio-physique, culturelle et subjective d'un territoire à mettre en valeur. De plus, en créant un rapport entre la vie et la mort, le cimetière ajoute une dimension symbolique au paysage. Par ailleurs, un pareil programme vise à engendrer des sensations fortes qui s'opposent à l'homogénéisation du territoire et, de ce fait, des émotions des personnes qui l'occupent. Le site retenu s'étend sur une friche agricole bordée d'une falaise qui surplombe le funiculaire qui relie Sierre à Crans-Montana. Il s'ouvre sur la vallée du Rhône et les montagnes qui la dominent. Le projet s'appuie sur une lecture sensible du paysage en construisant non pas un ensemble homogène et continu, mais plusieurs pièces qui accueillent les tombes, un columbarium et un jardin des souvenirs. Reliées entre elles par une promenade continue qui traverse un milieu de friche agricole, les différentes pièces identifient et magnifient différents types de paysage.
2010