Le massacre de Chios (en Η σφαγή της Χίου) fut perpétré par les Ottomans contre la population grecque de l’île de Chios en . Il constitue un des épisodes les plus célèbres de la guerre d'indépendance grecque. L'île était une des plus riches de la mer Égée et les insurgés grecs tentèrent de la rallier à leur cause. L'Empire ottoman ne pouvait l'accepter. Il désirait faire un exemple qui impressionnerait ses sujets insoumis, voire aussi venger le massacre de Turcs par les Grecs lors du siège de Tripolizza. Après un débarquement d'un millier de partisans grecs, la Sublime Porte envoya près de avec ordre de reconquérir puis raser l'île et d'y tuer tous les hommes de plus de douze ans, toutes les femmes de plus de quarante ans et tous les enfants de moins de deux ans, les autres pouvant être réduits en esclavage. Le bilan est estimé à tandis que auraient été vendus comme esclaves. Seulement auraient pu s'enfuir et se réfugier principalement dans les autres îles de l'Égée. Ce massacre de civils par les troupes ottomanes marqua l'opinion publique internationale et participa au développement du philhellénisme. Depuis le Moyen Âge, Chios était une île commerçante très riche. Elle intéressait les marchands italiens et fut une possession génoise à partir des premières années du avant de passer sous la domination ottomane en 1566. Son intérêt économique, principalement lié au mastic, lui permit de jouir d'une relative liberté. La présence ottomane était en effet limitée : un gouverneur ou moutesélim, un cadi et quelques soldats dans l'ancienne forteresse génoise à Chora, la capitale. Ils n'avaient aucun pouvoir réel. Un conseil de démogérontes grecs (seize orthodoxes et deux catholiques) élus tous les ans gouvernait effectivement Chios. Comme pour le reste des îles commerçantes de Grèce, le traité de Kutchuk-Kaïnardji (1774) accrut sa fortune. Les marchands de l'île disposaient d'agents commerciaux dans tous les grands ports de la Méditerranée, de Marseille à Odessa ou Alexandrie, mais aussi à Moscou.