En linguistique, la théorie de l'optimalité (OT) est un modèle linguistique qui postule que l'ordonnancement de contraintes universelles est responsable de la réalisation des formes d'une langue, que ce soit phonologiquement ou autrement. Cette théorie se distingue d'autres théories phonologiques parce qu'elle utilise des contraintes au lieu de recourir à des règles. Selon cette théorie, la grammaire est un système qui transforme un input donné en output optimal pour la langue. Typiquement, on considère les inputs donnés comme des représentations mentales dont les outputs sont les réalisations. La théorie de l'optimalité provient d'une conférence d'Alan Prince et Paul Smolensky en 1991 à laquelle a fait suite un article en 1993. La théorie de l'optimalité est à trois éléments. On les écrit en abréviation. GEN génère la liste des outputs possibles, appelés "candidats". CON fournit les contraintes. Chaque langue a un ordonnancement strict de ces contraintes. Cet ordonnancement est propre à la langue et nécessaire pour pouvoir choisir entre les candidats. EVAL utilise l'ordonnancement des contraintes pour choisir le candidat optimal, l'output. La théorie de l'optimalité suppose que ces éléments sont universels. Les grammaires de langues se distinguent par leur ordonnancement différent des contraintes universelles (CON). Une étape de l'acquisition de la langue peut donc être considérée comme le réordonnancement de ces contraintes. Les linguistes Alan Prince et Paul Smolensky ont proposé la théorie en 1991. Prince et John J. McCarthy l'ont développée plus tard. Bien que l'interêt pour cette théorie appartienne surtout au domaine de phonologie, où elle a été mise en œuvre à l'origine, la théorie s'applique aussi dans autres sous-domaines de linguistique (par exemple, la syntaxe et la sémantique). La théorie de l'optimalité est semblables à d'autres théories génératives en ce qu'elle s'appuie sur les principes universels, la typologie linguistique et l'acquisition du langage.

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Grammaticalité
La grammaticalité est un concept formé au début des années 1960, qui désigne le caractère d'un énoncé conforme à la grammaire descriptive d'une langue. Son contraire est l’agrammaticalité. Pour Noam Chomsky, la notion de grammaticalité s'oppose à l'acceptabilité, cette dernière reposant sur le sentiment subjectif des locuteurs sur le caractère envisageable ou non d'une phrase.
Ordre additif
Si deux règles phonologiques sont dans un ordre additif ou ordre alimentatif, le changement dans le contexte phonologique qui avait été créé par la première règle permet à la deuxième règle de prendre place à son tour. Un exemple de cela se fait voir en ancien français, où la loi de Bartsch était le résultat final de deux règles en ordre additif. Suite à l'avancement de la voyelle centrale /a/ en syllabe tonique ouverte, la palatalisation de la consonne vélaire précédente a aussi eu lieu, comme dans chèvre (> capra(m)).
Ordre de délestage
Si deux règles phonétiques sont dans un ordre de délestage, le changement dans le contexte phonologique créé par la première règle empêche la deuxième règle de prendre place. Un exemple de ceci se fait voir dans la phonologie de l'anglais, où une règle fait insérer un /ɪ/ entre une fricative alvéolaire voisée et le suffixe z du pluriel (règle 1), de manière que la forme sous-jacente [bʌs-z] est prononcée comme [bʌsɪz]. De plus, la règle de dévoisement final (règle 2) ne s'applique qu'après une consonne sourde, comme dans [bʊks] avec la forme sous-jacente [bʊk-z]).
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