Pascal Kenfack (né en 1950, à Dschang, Cameroun) est un peintre-sculpteur de renommée internationale. Passionnément engagé pour le renouveau d’un art vivant au Cameroun, il se mobilise pour la création de son musée-école à Yaoundé, déjà atelier d’initiation et de création. vignette|gauche|Initiation-Protection Jusqu’en 1992, il n’existait aucune école d’art au Cameroun et on pouvait d’ailleurs toujours se demander si les pouvoirs publics ne se désintéressaient pas totalement de cette branche. En effet, l’IFA (Institut de Formation Artistique) de Mbalmayo dépend de l’enseignement privé catholique. Son objectif est d’éduquer à l’art, entendu comme force de renouvellement et expression de la culture d’un peuple et d’une nation. C’est sans doute par effet d’entrainement qu’en 1993, l’Université de Yaoundé I a ouvert une section Arts Plastiques et Histoire de l’Art. Puis dès 2009, l’Université de Dschang et l’Université de Douala ont chacune ouvert un institut des Beaux-Arts, respectivement à Foumban et Nkongsamba. Entre-temps, d’autres projets venant de personnes privées ont émergé, comme le centre d’art contemporain Doual’art à Douala, qui se propose d’inviter des artistes pour exposer des œuvres d’art dans les différents quartiers de la ville, et le projet que le peintre-sculpteur Pascal Kenfack nourrit depuis quelques années de bâtir une véritable cité des arts dans la périphérie de Yaoundé. Un musée-école, comme il l’appelle, qui ne cesse de jaillir du sol comme un champignon. À la fois atelier, lieu de rencontre et de formation ou plutôt de confrontation, la cité imaginaire de Kenfack entend devenir un espace d’art total. C’est dans cet atelier que certains artistes tels que Goddy Leye, Louis Epée et Emile Youmbi, aujourd’hui reconnus mondialement, ont complété leur formation. Pascal Kenfack a élaboré une méthodologie artistique basée sur la sémiotique - l’utilisation et l’interprétation des symboles : «La réflexion théorique bloque l’imaginaire et la libre expression si, en même temps, on ne prend pas le risque de jeter signes, couleurs et coups de crayon sur une feuille qui devient une mémoire pour explorer de plus en plus loin l’horizon imaginaire.
Emmanuel Pierre Jean Ravalet, Marc Antoine Messer