Le peshat (hébreu : פשט pshat, « [ustensile] plat ») est l'une des quatre méthodes classiques d'exégèse juive de la Bible, avec le remez (« allusion »), le drash (« recherche » ou sens indirect) et le sod (« secret » ou sens ésotérique). Développant le texte dans son sens obvie (« évident »), il existe vraisemblablement dès la réception de la Bible mais se voit relégué derrière le drash (« recherche » ou sens indirect) jusqu’au haut Moyen Âge. Il est alors remis à l’honneur en Orient par Saadia Gaon qui lutte contre les interprétations littéralistes de la secte juive dissidente des karaïtes, et en Occident par le rabbin champenois Rachi, considéré comme son plus important pionnier. C’est autour de ces deux exemples que se développe, en Espagne et en Provence d’une part, une école fondée sur la philologie hébraïque dont les plus illustres représentants sont Abraham ibn Ezra et David Kimhi, et d’autre part une littérature autour du commentaire de Rachi. Parmi les quatre méthodes exégétiques , Remez (allégorique), Drash (homélitique), Sod (mystique) et Peshat (littérale), cette dernière est considérée comme la méthode privilégiée pour comprendre le texte biblique. C'est le rabbin et exégète champenois Rachi de Troyes - considéré comme le maître de l'exégèse médiévale - qui, au , poursuivant les travaux philologiques de rabbins espagnols comme le lexicographe et grammairien Menahem ben Sarouk (910-970), approfondit et développe la méthode. Rachi explique à plusieurs reprises qu'« [il] cherche à asseoir le sens premier du texte » ou « établir le sens plein du texte » (pshouto shél miqrah). S'il est courant de voir le Peshat comme une méthode simple, voire simpliste, rien n'est plus faux dans les faits. Ainsi, si le plus grand commentaire de la Bible hébraïque, celui de Rachi, qui puise à la fois dans les littératures talmudiques et midrashiques, est essentiellement à base de peshat, celui-ci s'attache avant tout à restituer - plus qu'une stricte littéralité - la cohérence des récits qu'il étudie.