La doctrine des effets réels () est une doctrine économique selon laquelle la création de monnaie doit être adossée à l'économie réelle, c'est-à-dire que les créances créées par les banques (banques commerciales) ne doivent être décorrélées de la valeur totale présente dans le système économique. Cette doctrine, qui a prévalu des années 1870 aux années 1910, n'est plus d'actualité, et n'a pas survécu à la théorie quantitative de la monnaie. La doctrine des effets réels tient pour vrai que n'importe quel bien (et pas seulement un stock de métal précieux comme l'or ou l'argent) peut servir de base à l'émission monétaire, dès lors que le bien a une valeur suffisante, et qu'il puisse être liquidé assez rapidement pour fournir aux clients la contrepartie nécessaire pour rembourser les billets de banque émis. Ainsi, en l'application de cette doctrine, une banque peut émettre un billet par gramme d'or dont elle dispose dans ses coffres. Elle peut ainsi garantir qu'elle rendra un gramme d'or pour chaque billet qu'on lui présentera. La banque peut créer autant de billets qu'elle détient d'effets réels, c'est-à-dire de la valeur à laquelle le billet est adossé (en l'occurrence, des grammes d'or). Afin de garantir la convertibilité en or des billets, si le client demande un remboursement, la banque récupérera l'or correspondant au billet. Ce qui fonde la confiance dans un tel système économique est que la monnaie est toujours garantie par une valeur sous-jacente, qui ne peut disparaître, à moins que le sous-jacent détenu par la banque soit volé. Les agents économiques ont confiance en la valeur de 10€ d'un billet de 10€ car ce bout de papier, bien qu'il n'ait pas de valeur intrinsèque, repose sur une équivalence stricte avec 10€ de richesse marchande. La doctrine des effets réels se fonde sur une conception de la théorie de la monnaie endogène. La monnaie est en effet endogène à l'économie, c'est-à-dire qu'elle est basée sur la valeur qui est présente dans le système économique.