Ernest Nivet est un sculpteur français né à Levroux (Indre) le et mort à Châteauroux (Indre) le . Né le à Levroux (Indre), Ernest Nivet offre l’exemple d’une ascendance paysanne dont son art robuste, en accord avec certains traits de son caractère, restera profondément marqué. Son père, Silvain Désiré Nivet, se louait encore à la journée ou pour une période déterminée, afin d’assurer la subsistance de ses cinq enfants. Dans la famille Nivet, les enfants participaient très tôt aux travaux des champs au côté des adultes, le jeune Ernest comme ses frères, bien qu’il fût de santé plus fragile. Plus tard, il puisera son inspiration dans cette expérience originelle, acharné jusqu’à l’obsession à traduire dans la glaise et le plâtre les gestes et les attitudes qui témoignaient à ses yeux de la (selon le mot de Georges Lubin) : celle des moissonneurs, des fileuses, des bergers dans les plaines de Levroux. Cette fidélité à une iconographie paysanne doit donc être jugée à la mesure de son authenticité et elle donne un accent de vérité éprouvée au réalisme du sculpteur. À l’âge de dix ans, Ernest Nivet sentit l’appel d’une vocation pour la sculpture comme une évidence qui s’imposait à lui. Accompagnant sa famille à Châteauroux il aurait aperçu dans une niche une Vierge de pitié du et décidé aussitôt de devenir sculpteur. L’anecdote a peut-être un fond de réalité, mais si on lui prête une signification symbolique, elle donne aussi a posteriori une dimension spirituelle à un choix de vie. Le jeune garçon entra alors en apprentissage chez un tailleur de pierres, établi en face du cimetière Saint-Denis à Châteauroux. Il suivait simultanément les cours gratuits dispensés le soir à l’École municipale de dessin installée alors dans les bâtiments de l’ancien couvent des Cordeliers. Son professeur de dessin Jean-Baptiste Bourda (1847-1920), originaire du Béarn et ancien élève d’Eugène Devéria, sut développer les qualités de son élève, comme il discerna aussi le talent naissant du dessinateur Bernard Naudin (1876-1946).